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08 jan 2016

Commentaires

JM Salaun

Salut Olivier,

Mettons à part les arguments juridiques sur lesquels je n'ai pas vraiment de doute, les intérêts économiques un peu troubles et les insultes ou le mépris, agaçant(es) mais largement partagé(es) de part et d'autre, et écoutons plutôt les arguments moraux. C'est en effet là l'essentiel.

Le fonds Anne Franck est vraisemblablement de bonne foi sur ce strict terrain. Il se veut le gardien de la mémoire et souhaite pouvoir choisir lui-même les éditeurs dans chaque pays pour préserver une interprétation du texte qu'il pense conforme à ses valeurs. C'est une position que l'on peut comprendre. Tant que le contexte historique est proche de la création du texte, l'auteur ou ses mandants souhaitent protéger l'oeuvre d'interprétations de leur point de vue falsificatrices. Mais le temps passant cette position se transforme en intégrisme en sanctuarisant l'oeuvre et réduisant les débats et interprétations contradictoires à son sujet, c'est-à-dire en rendant plus difficile la réintégration de l'oeuvre dans le temps présent.

C'est de mon point de vue sur ce terrain qu'il faudrait déplacer le débat. Ce serait plus intéressant et amènerait à se poser des questions plus fondamentales, tout particulièrement au moment historique où nous nous trouvons. Sinon tu donnes au texte le même caractère sacré que le fonds et, ironiquement à mon avis, tu confortes leur attitude morale.

tournaye

Non , les arguments moraux en l'espèce ne sont pas recevables, puisque même dans le domaine public, l'œuvre restera protégée par le droit moral, incessible et perpétuel, et que le fonds conservera à ce titre tout moyen pour attaquer les éditions falsificatrices portant atteinte à ce droit moral.

JM Salaun

Je me suis fais mal comprendre. Je ne suis pas dans le domaine du droit mais dans celui du document. Le droit et la morale ne sont pas équivalents.

Je ne parle pas ici du droit moral, ni de la falsification de l’œuvre. Mais de l'idée morale qui consiste à pouvoir sélectionner un éditeur qui entourera la publication d'un accompagnement (préface, notes, tous types de paratexte) conforme à l'idée que l'on se fait du bien et du mal.

La prétention des ayant-droits sur une période raisonnable me paraît légitime surtout pour un texte chargé d'histoire et d'émotion comme celui-ci. Mais au-delà de ce délai elle devient contreproductive et tourne à l'intégrisme. Nous sommes dans ce deuxième cas de figure, il me semble.

Amener le débat sur ce terrain, me paraît plus intéressant et porteur. Il donne aussi une légitimité morale au domaine public dépassant la simple idée que les documents doivent être accessibles pour tous (dans les faits ils le sont évidemment déjà).

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