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02 juin 2010

Commentaires

marc


Pas de bibliographie, sur le rapport entre la taille des classes et les performances scolaires ? Le rapport ci-dessous, demandé et validé par le ministère à l'époque (2006), a été volontairement enterré (dixit Piketty lui-même) :

http://www.education.gouv.fr/cid3865/l-impact-de-la-taille-des-classes-sur-la-reussite-scolaire-dans-les-ecoles-colleges-et-lycees-francais.html

Il est probablement qu'à force de critiquer les énarques, quand même un peu formés pour la république, les français ont hérité
d'hommes d'affaires (sarkozy, raffarin, chatel, ....). Croyaient-ils mettre des ouvriers au pouvoir ?

Je souhaite attirer l'attention sur ce qui se déclenche outre-manche sur le sujet : carte scolaire, hit parade permanent et "culture de l'évaluation bidon" etc.... c'est déjà bien loin. Il s'agit maintenant de sous-traiter, dans les écoles, non seulement toute la logistique (repas, entretien, services techniques ...) mais aussi l'enseignement, qui peut devenir une prestation externalisée. Les personnes physiques ou morales (des boites) sont encouragées à devenir sponsors des écoles primaires et secondaires. Ils ont toujours un épisode d'avance sur nous...

http://www.guardian.co.uk/politics/2010/may/31/michael-gove-academy-schools-profit

Timuche

Littéralement horrible... Merci pour votre travail de veille.

Un détail toutefois : scenarii est un pluriel étranger. Depuis 1990, l'Orthographe Recommandée est avec un -s comme c'est le principe en Français. Donc, scénarios.

Cf. http://issuu.com/timuche/docs/ortho90

Et ce n'est pas ici un exemple de Novlangue, mais simplement d'emprunt linguistique avec francisation morphologique.

Bonne continuation :)

JYF

Belle indignation ; mais on sent surtout que vous défendez votre fromage.

e.

Je vous suis à 100 % sauf un truc. Étranger avec plus de 8 ans d'expérience dans l'éducation universitaire (dont 3 en France) et avec une thèse de doctorat en main, je me retrouve quand même incapable de m'intégrer dans le système français afin d'avoir un contrat non-précaire. Cette année mon "chef" avait statut d'ATER (ce qui est "interdit") et était parfaitement hautaine malgré son manque d'expérience. Cela étant, je trouve votre dégoût pour ceux qui ne sont pas titularisés à revoir. Car il y a de très bons éléments parmi ceux qui n'ont pas de concours comme il y a de très mauvais éléments parmi ceux qui l'ont eu.

Frédéric Marin

Excellente analyse de la précarité annoncée de notre système d'enseignement (et d'éducation - intégration sociale, ne l'oublions pas).

Je complète par quelques pistes rapides concernant les SEGPA (démantèlement des ateliers, suppression des contrats d'apprentissage, ...), amenant in fine des enfants en mal de socialisation dans les collèges qui ne sont pas fait pour cela (en tout cas, pas préparés).

Vous avez donné les faits, en les posant dans le temps, esquissé les enjeux, à peine effleuré les acteurs liés dans ce jeu sinistre concernant nos enfants et leurs avenirs possibles : vous dressez un beau sujet de controverse sociale aux enjeux économiques incalculables ?

Frédéric Marin - alfeo.org

Sam

Excellent billet, j'espère qu'il ne vous attirera pas trop de foudres.

@ e : je n'ai pas ressenti ce "dégoût" dont vous parlez. La mise en danger du statut de titulaire dans la fonction publique est effectivement préoccupante. Il ne s'agit pas de remettre en cause les compétences des vacataires et contractuels.
Mais la tendance "main d'œuvre pas cher" à de quoi faire grincer des dents.

C'est plus une question de pérennité des postes, en fait. Après, il y a des cons partout, même chez les titulaires. ;-)

marc

je voudrais protester un peu : le ministère a dit que les fermetures-fusions se feraient avec l'accord des collectivités ? Ah, il se foutait du monde ?

à JYF :
Je ne vois pas en quoi l'auteur-collègue défend son fromage - sinon peut-être que les enfants étant moins bien formés, à terme cela dégradera le niveau des entrants dans le supérieur - qui de toute façon sera devenu un grand business si sarko repasse en 2012. Si la France était dans un état catastrophique,
peut-être ces mesures seraient-elles à prendre. Les choix du gouvernement et le désaccord expose clairement une divergence de vues sur le superflu et le nécessaire. Ouest-France titrait l'autre jour : les hotels de Deauville sont plein à craquer les beaux week-end de printemps.


alain

Merci pour toutes ces info et ce coup de gueule qui traduit bien ce que beaucoup pensent et ne savent pas comment le dire.
Pour JYF: bien sur, il y a de la défense du "fromage", mais au delà, il y a les enfants et les jeunes qui arrivent dans le système scolaire et qui risquent de faire partis de la 1ère génération de sacrifiés sur l'hôtel des profits. Notre rôle d'enseignant est aussi de dénoncer ces mesures et de mettre en garde contre les conséquences qu'elles vont forcément entrainer pour les enfants.

François

et voilà l'étude...

T.Piketty (EHESS) : «Notre étude sur l'impact de la taille des classes sur la réussite scolaire a été mise au pilon » http://bit.ly/dheUQl

Philippe De Jonckheere

Pour plaquer Chabal en pleine charge il vaudrait mieux que la ballerine plaque aux jambes plutôt qu'à l'épaule (ce qui est généralement inefficace et punie d'un raffut).

Amicalement

Phil

cjeanney

Quel fromage, les générations qui arrivent, et encore heureux que certains s'évertuent à tenter de les défendre, dur combat.
(je note que JYF, lui, désintéressé, participe au débat de façon défromagisée. C'est beau. Sûrement c'est Mère Térésa qui s'est mise au net post mortem (J pour Jésus ?)

C.P

Alors, que faut-il faire alors pour sortir de cette merde et arrêter de se faire avoir dans les grandes largeurs? Moi je suis assez pour une méthode radicale, "quand faut y aller, faut y aller" comme dirait Yolande Moreau dans Louise Michel, mais je ne peux pas la dévoiler ici car les agents de big brother débarqueraient chez moi dans l'instant, d'ailleurs, j'en ai déjà trop dit "argh, non lâchez-moi!!!".
Ou alors, on résiste en s'adaptant, ce qui peut donner par exemple: les profs expérimentés créent une école de la transmission pour les jeunes mastered,qui serait subventionnée par...le ministère de l'éducation...Et oui car le gouvernement est assez balèze pour dépenser beaucoup d'argent en rustine et autres pansements pour pallier ses déficiences...

davidolib

OK à 3000 % sur tout. Y'a juste un truc qui me chiffonne :
"(...)on avait un an de stage, encadré par un prof tuteur, pendant cette année on ne suivait qu'une seule classe, et que quelques heures par semaine, le reste du temps on apprenait le métier. Ce devait être au 19ème siècle. Je ne me rappelle plus très bien."
Vous ne souvenez donc pas de vos premiers cours qui avaient lieu AVANT le début de la formation IUFM. Formation IUFM à haute teneur en propos bidons, genre "un élève vous insulte, répondez lui par un mot qu'il ne connait pas (comme nénuphar)et qui le déstabilisera".
Bon, c'est vrai que passer d'un grand n'importe quoi à rien du tout n'est pas forcement (voire pas du tout) un progrès

Carine

Bonsoir,
Psychologue scolaire en exercice et blindée de travail (sur ma 20aine d'écoles rurales), j'apprends donc que je suis en voie d'extinction. J'avoue que je ne défend plus de fromage. Raz-le-bol des réunions avec les élus, en conseils d'école, des lettres aux députés, sénateurs, des jours de grève (non payés, je préfère le préciser) tout cela sans effet. Nous étions 6 à la rentrée 2008, 4 à la rentrée 2009, nous serons sans doute 2 à la rentrée 2010. Oh, attention, pas de poste supprimés ! Non, il s'agit de ne pas mettre des enseignants non spécialisés (ils ont une formation particulière)sur des postes RASED. Or, bien malencontreusement, peu d'enseignants souhaitent s'engager dans cette formation depuis que le nombre de reçus a drastiquement baissé et depuis que les RASED menacent de fermer. Donc, il est fort probable qu'en septembre 2010, trois postes du RASED soit non pourvus faute de candidats. C'est bête hein? Comment faire des gains d'emplois invisibles.
Bravo M. Châtel.

Marie H

"gisements d'efficience" si le fonds n'était pas si triste, quelle novlangue !!
Vous oubliez un détail, les enfants vont sûrement trinquer mais comme d'habitude les femmes aussi. Car qui va rester à la maison pour garder les petits de 2 à 3 ans ?
Les crèches (dont la qualité de service va aussi être revue à la baisse avec les lois prévues) ne prennent pas souvent les enfants des femmes qui n'ont pas de travail. Donc si votre enfant n'est ni à la crèche, ni à l'école soit vous payez encore un an de nourrice soit vous n'êtes pas disponible pour une recherche d'emploi jusqu'à l'entrée à l'école du petit... et c'est Pôle Emploi qui améliore ses stats !!!

Hub

C'est un texte intéressant pour le béotien que je suis en matière d'éducation nationale. Mais... je ne comprends pas votre étonnement.

La formation professionnelle fait maintenant pleinement partie du secteur commercial des services régi selon le système des appels d'offre puisque nous devons vivre sous le régime de la concurrence libre et non faussée. Je suis épaté de ne pas lire la moindre ligne dans ce texte sur l'avenir de l'éducation qui doit pourtant suivre le chemin de la formation et cela me chiffonne.

Les textes de l'AGCS sont pourtant très clairs à ce sujet. Il faut bien préparer la chose et c'est le travail du ministre.

Si l'on n'a pas envie de se taper les 1200 pages de l'AGCS, sans compter les milliers de pages d'avenants et de rapports intermédiaires, qui ne sont pas aussi trépidantes qu'un Chester Himes on peut se contenter de lire le petit bouquin de Raoul Marc Jennar et Laurence Laurence Kalafatides "L’AGCS : Quand les Etats abdiquent face aux multinationales" publié il y a plusieurs années aux Éditions Raisons d'agir. C'est très bref, on lit cela en une heure, et très clair. Mais plus vraiment à jour puisqu'on y parle de l'enseignement au futur et que nous sommes maintenant dans la phase préparatoire.

En quelques mots l’Accord général sur le commerce des services, plus connu sous son sigle AGCS, a pour objectif de libéraliser TOUS les "services" en supprimant un par un les "obstacles au commerce". L’AGCS autorise par exemple une multinationale à poursuivre pour "concurrence déloyale" une commune qui subventionne sa cantine scolaire. L'AGCS autorise par exemple dans ma région, le Limousin, quatre organismes de formation à poursuivre en justice le Conseil régional qui n'a pas lancé d'appel d'offre avant de donner de l'argent à l'AFPA.

L'enseignement, comme la santé, la culture ou la retraite, font partie des secteurs en cours de libéralisation. Le ministre prépare la libéralisation de l'enseignement . Comme Sarkozy prépare la libéralisation des retraites.

Marc Vincent

Bravo. Beau papier avec du style et un vrai travail de fond. Du bel ouvrage qui fait plaisir à lire.

m.t.

Excellent merci. Parallèlement, Luc Chatel signait hier un accord cadre avec le directeur du groupe l'Oréal (au hasard) pour la validation des acquis professionnels (VAE) au sein du groupe. Froid dans le dos, oui, vous l'avez dit.
http://www.education.gouv.fr/cid51926/validation-des-acquis-de-l-experience-accord-avec-l-oreal.html La boucle est bouclée, on frissonne.

Orsia

Je suis prof dans un lycée américain ("charter school", le modèle de lycée semi-public si cher à Obama). Quand un autre prof est malade ou doit s'absenter pour raison personnelle (ex: un décès dans la famille), un autre prof du lycée doit le remplacer gratuitement. Cela fait pour nous des heures et des heures de travail non rémunéré, et nous fait culpabiliser d'être absent. En France, on n'en est pas encore là, mais ça m'attriste de voir qu'on s'achemine dans une direction qui n'est pas bien meilleure.

J-M Piron

Merci pour votre travail...il faudrait y rajouter la diminution des heures d'enseignements dans les établissements médico-sociaux ( IME - ITEP - etc...), la disparition des directeurs Education Nationale de ces mêmes structures au profit de Masters privés etc...etc...

Pierre

Merci pour cet éclairage - un rien sarcastique (si, si) sur le démantèlement programmé de l'éducation nationale. A celui-ci j'ajouterai la suppression de la filière économique et sociale au profit d'une option obligatoire mais non notée et dotée d'un programme politiquement correct et conceptuellement allégé.

Au final, quoi de mieux pour fabriquer un génération de moutons dociles et travailleurs ?

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Casssconn
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Lawrence Lessig. 12 Janvier 2013.
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