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18 mai 2009

Commentaires

Thierry

Il curieux que personne ne parle jamais (ou plutot disons que je n'ai pas eu beaucoup de chances dans mes recherches sur le web) de l'ANR: comment désolidariser les personnels et leur faire croire qu'ils s'en sortiront mieux que les collègues du bureau d'en face...

anecdote

Frères jumeaux... vous oubliez tous les autres. J'ai été consterné que mes collègues soient si peu nombreux au rassemblement du 1er mai, qui fut l'occasion aux employés du privé (jumeaux itou) de montrer leur refus des réformes (qui n'en sont pas car il s'agit d'une continuité logique d'un système en cours d'installation : relire les consignes de l'OCDE sur leur site). Bref si je dois recommencer à lutter, je le ferai avec mes jumeaux et non qu'avec mes collègues. Là j'attends des syndicas et des associations de nous aider à nous unir. Faire bloc et front pour un parlement aux aboies comme en 1936. J'ai des jumeaux qui n'ont plus rien à perdre et nous nous devons de nous défendre et de les défendre aussi. Merci pour tout. Bonne journée

Luc Cédelle

Bonjour,
C'est Luc Cédelle. Je n'avais pas vu, depuis le débat, votre compte-rendu, dont je ne sors pas précisément couvert de gloire.
Oui... Je retiens surtout qu'il faudra nous habituer (nous, les journalistes "autorisés") à supporter comme une chose normale, banale, routinière un flot continu de critiques vachardes auxquelles toute réponse de notre part sera qualifiée de "pathos" (j'adore... comme par hasard, le "pathos" est toujours de notre côté). Sérieusement, je pense qu'il nous faudra à la fois le supporter stoïquement et y répondre, ce qui peut paraître contradictoire, ce qui l'est dans une certaine mesure mais devra pourtant être concilié. Nous sommes effectivement dans la presse traditionnelle, votre parallèle avec l'université à ce sujet m'a intéressé, dans le cadre d'un magistère qui nous est aujourd'hui contesté et d'une légitimité à reconquérir.
J'ai omis de formuler, dites-vous, "des réponses précises à reproches précis". On m'a déjà dit ça, notamment l'Acrimed dont la spécialité est de délivrer trois reproches par ligne. Contrairement à ce que vous avancez, Le Monde n'a pas essuyé de reproches "précis", auxquels il nous aurait été possible de répondre point par point, mais une vague de reproches flous, tous azimuts et tous dossiers (universitaires) confondus sur le thème général de notre prétendue servilité envers la communication ministérielle.
Cela veut dire notamment que si j'isole un reproche parmi la mer des reproches, on me... reproche aussitôt ce choix arbitraire et réducteur. Ou bien, dans le meilleur des cas, on accuse réception de ma réponse... sur 1% des reproches. Concernant mes propres articles (car il ne semble pas vous venir à l'idée que, n'étant pas Le Monde à moi tout seul, je puisse éprouver une gêne à répondre quand il s'agit d'autres articles), le reproche le plus fort et le plus précis qui m'a été adressé est sur l'article consacré au "buzz", dans lequel je citais la suppression (future) des concours d'enseignement parmi les "rumeurs". Je maintiens, et cela n'a rien à voir avec une quelconque arrogance de ma part, que ce projet n'existe pas. Je le maintiens après avoir enquêté à ce sujet depuis que cette rumeur est apparue pour la première fois, c'est à dire depuis la rentrée 2007, et n'avoir jamais cessé, depuis, de suivre ce dossier, lié à celui de la mastérisation.
En fonction d'une analyse prospective faite par certains universitaires et reposant sur une série d'hypothèses, la mastérisation peut être considérée à moyen terme comme un "risque" pour la pérennité des concours comme voie normale de recrutement des enseignants.
Cette analyse n'est pas partagée par tous, en particulier elle n'est pas partagée par les syndicats d'enseignants. Surtout, un "risque" ne constitue pas un projet. C'est la même différence qu'entre une alerte au cyclone et une thèse concluant à l'augmentation dans les années à venir du risque cyclonique.
Concernant la mastérisation, je trouve un peu odieuse votre relation du débat (mais il faudra que je m'habitue...): quand je dis que c'est compliqué, ce n'est pas une excuse vaseuse à mon manque de travail ou à mon inexpérience sur le sujet comme vous le suggérez. C'est compliqué, je le répète, même pour les gens les plus directement impliqués dans le dossier. Et quand je récuse l'argument de Huet sur le "mensonge factuel" de la "fausse" augmentation de la durée d'études, je me demande bien pourquoi, au fond, vous faites plus crédit à son affirmation qu'à la mienne. Oui, il y a bien hausse du niveau de recrutement: non, ce n'est pas - au moins sur ce point précis - un "mensonge ministériel". Non, je n'en arrive pas à cette conclusion seulement après avoir poliment posé la question au ministère, mais après des années de suivi de cette question (j'ai couvert en détail toutes les réformes sucessives des IUFM) et après avoir une nouvelle fois vérifié (l'aplomb de Huet au débat m'avait troublé) mon information auprès... de l'un des principaux animateurs de la coordination nationale de la formation des enseignants! Animateurs que je connais personnellement, avec qui je suis régulièrement en contact et qui sont pour certains mes interlocuteurs depuis des années sur une quantité de sujets. Voilà qui ne correspond guère aux caricatures que vous avalisez sans aucune distance critique.
Vous dites que je me suis mal défendu, que j'ai mal défendu mon journal... Vexant, mais, ma foi, possible... Encore une fois, il faudra nous habituer. Nous habituer à être vexés, nous habituer à ce que des gens prennent un plaisir visible à nous dévaloriser, à nous disqualifier en tant que témoins et producteurs d'informations. Je pense que même si j'avais été un prodige d'éloquence, vous ne m'auriez pas cédé un millimètre de bienveillance. Et pourtant, dans la typologie du mouvement, je vous classe sans hésiter dans les "sympa avec qui on peut causer". Mais même dans ce cas, on en est là, et il faudra des années pour en sortir. Si nous en sortons, c'est à dire si l'offre médiatique n'est pas bientôt réduite à deux options, entre d'un côté les poids lourds gouvernementaux et de l'autre les blogs "au service du mouvement".
Bien cordialement

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Casssconn
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Lawrence Lessig. 12 Janvier 2013.
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Botte de foin


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