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04 déc 2007

Commentaires

florence meichel

Bonsoir Olivier

Ton billet me rappelle la colère des élèves que j'ai été amenée à croiser au travers de mon parcours de formation ! Tant d'études et si peu de débouchés au bout du compte ?

Je rebondis sur cette phrase :
oui mais, les entreprises n'ont pas presque exclusivement vocation à recruter des docteurs, elles préfèrent - c'est leur droit - des ingénieurs)

Que faudrait-il pour qu'il en soit autrement ? Comment rétablir l'équilibre et donner aux doctorants toutes leurs chances ?
Comment rendre les univers plus perméables et plus ouverts ?

claud

des plaintes, encore des plaintes, toujours des plaintes!!!!
mais quand cesserez vous de vous plaindre???
avec une telle mentalité de pleureurs, de geignards, comment aller plus loin que vos petites personnes?
si une thèse est trop difficile, trop compliquée, allez à l'usine ou faites vous embaucher comme maçon, mais surtout, arrêtez de "chougner"....
bien à vous
claud

Patrick Yeu

@Florence. La question est intéressante. La réponse concerne @claud aussi et certainement aussi Olivier. Et elle est : penser autrement (cf. le dernier bouquin d'Alain Touraine).

En attendant, le système va à contre-sens. L'ennui et l'horreur, ce sont tous ces responsables politiques qui se font élire pour prétendument ouvrir des perspectives et qui faute de penser juste, sacrifie l'avenir et la jeunesse (doctorants inclus) sur l'autel de leur ambition.

Ça frise le crime contre l'humanité et le nettoyage générationnel ! Que peut l'intelligence contre l'ignorance quand celle-ci est au pouvoir ?

cyberneteek

crime contre l'humanité, rien que ça ?

le "crime", s'il y en a un, n'est-il pas d'avoir laissé autant de jeunes s'engager dans des voies sans débouchés ?

ne faudrait-il pas inciter tous les talents présents à l'université à innover, créer des entreprises et de l'emploi, plutôt que de les orienter vers les bibliothèques et les salles de cours ?

eden

Je me dis surtout que la plupart des étudiants ne connaissent rien à leur avenir. Ils sont juste engloutis par l'Université mus en partie par une envie d'apprendre parfaitement légitime, de poursuivre des études et d'avoir une expérience de jeunesse qui les sorte de chez papa maman tout en les protégeant d'un marché du travail qui n'a plus grand chose à leur vendre. Le gros problème de l'Université, c'est qu'elle n'a plus d'identité. Elle est devenue une avaleuse de masses de jeunes, qu'elle recrache au bout dans la nature. Pour beaucoup, ça reste une vraie belle expérience qui ne peut et ne doit être systématiquement retirée. Mais pour pas mal aussi, les orientations disparaissent rapidement et ils se voient abandonnés à leur triste sort : t'as tes diplômes, mais tout le monde s'en fout. L'Université n'organise pas l'avenir de ses étudiants. L'organisation d'un projet d'avenir devrait pouvoir se faire dans les 2 premières années de fac, voire devrait être obligatoire, avec des orientations possibles dans différents secteurs : recherche bien sûr, mais aussi en partie entreprise ; en France bien sûr, mais aussi en partie à l'étranger. Des ponts devraient davantage être construits, relativement à ce projet, avec les centres et instituts de recherche, avec d'autres écoles, avec des administrations, et quelques entreprises qui favorisent la recherche... le financement de ce projet lui aussi doit entrer en ligne de compte et la recherche de financement devrait également entrer dans le cadre de la formation. Car la plupart des étudiants ne connaissent rien de tout ça. Et la poignée de connards qui répondent "ben ils n'ont qu'à se bouger le cul" sont ceux qui ont eu la chance d'apprendre tout ça grâce à une expérience personnelle, familiale. Toutes ces choses, ça s'apprend. Au lieu d'aider l'étudiant à construire un projet de vie et à s'inscrire dans un projet de société, on l'abandonne lamentablement au fond de sa chambre universitaire, à n'exiger de lui qu'une chose : qu'il "révise pour ses exams". Alors réformer l'Université oui, mais qu'on arrive à faire se rencontrer et leurs aspirations, et leur créativité, et leur énergie d'une part, et d'autre part, un projet de société qui tienne un minimum la route. La recherche, l'excellence, la réflexion, les cultures, les sciences, les arts... Il y a tout de même de quoi faire dans ce monde.

eden

Excuse moi Cybernetic, mais si on va à l'université, c'est justement pour aller dans les bibliothèques et les salles de cours. C'est quand même un minimum. C'est tout de même incroyable ça de penser qu'on fait trop lire les étudiants !

Sedanais

Quelle étrange conception de la société: l'Etat doit donc recruter tout ce qui sort de l'Université.
On se croirait en Afrique!
Il était temps que Sarko arrête ça.
Ou bien la France (ou même l'Europe, la planète) a besoin, d'une façon ou d'une autre, de ces magnifiques, géniaux, bosseurs, etc., doctorants ou bien elle n'en a pas l'usage.
Le reste c'est du soviétisme. Ca ne m'étonnes pas que vous souteniez cette soi-disant "grève", qui ressemble plutôt à une tentative bolchevique d'imposer à l'ensemble de la nation une formule qu'elle ne veut pas ou plus. Y'en a marre des avant-gardes, surtout quand elles se battent pour que rien ne change.

Guillaume

Tout d'abord, mes sympathies à l'auteur du blog qui doit endurer les mêmes inepsies que ses lecteurs, avec l'attaque personnelle en plus.

J'aurai aimé savoir si vous pouviez m'indiquer une référence à cette non-création de postes, j'ai rapidement cherché sur internet mais je n'ai pas trouvé (il est vrai que je ne suis plus très familier avec le fonctionnement français).

Toujours est-il que je suis atristé d'apprendre de telles mesures, car n'en déplaise à certains, elles ont une conséquence très directe sur la dynamique des équipe de recherche, créant un fossé entre anciens et nouveaux chercheurs. C'est le genre de choses qui arrivent dans ma propre université (l'UQAM, au Québec), touché par le terrible croisement autonomie financière + sous financement de l'état. Résultat des courses (entre autre): un gel probable de l'embauche de professeurs pour 4 à 5 années (!!!), alors qu'il s'agit déjà de l'université avec le plus faible ratio de professeur / élève au Québec (je précise qu'ici, la distinction Maître de conférence - Professeur n'existe pas). Le résultat direct pour la prochaine session: dans la classe dont je m'occuperai de 45 personnes maximum, il y a déjà 60 personnes inscrites.
No comment, bon courage.

Sabeth

Je lis votre blog depuis quelques temps et je vous remercie pour vos prises de positions, il est très salutaire que des personnes en poste expriment des réserves quant aux changements à venir et à leurs dangers, qui affecteront fortememnt, comme vous le dites si bien, les doctorants ou docteurs. Je suis également affligée par certains des commentaires et par l'aplomb avec lequel ces personnes se permettent de soutenir de telles inepties... Suite à votre message, j'ai essayé de trouver des informations sur le fait qu'il n'y aurait aucun poste au concours cette année. Etant docteur depuis deux ans, cette nouvelle me décourage au plus haut point, dans ma discipline (Littérature) la situation est déjà catastrophique au niveau des postes. Et pourtant, je joue le jeu du système, je publie, participe à des colloques, organise même des journées d'étude tout en travaillant et enseignant à l'université en tant que chargée de cours mais aussi ailleurs(j'ai trois employeurs!). En parallèle, je passe l'agrégation, que j'ai déjà tentée l'année dernière: dans ma discipline, c'est une condition sine qua non pour le recrutement. Pas simple de gérer tout ça... Et l'impression persistante qu'il me faut toujours attendre pour commencer mon entrée dans la vie professionnelle, malgré mes efforts (je vous passe le nombre d'heures que je consacre chaque semaine à mon travail de recherche, à la préparation du concours, aux préparations de cours, tout cela pour un salaire...pas vraiment élevé, c'est peu dire) J'accepte tout cela en me disant qu'il faut patienter. Mais jusqu'à quand? Ma question est donc la suivante: où avez-vous eu l'information concernant l'absence totale de recrutement cette année? Même si je sais que j'ai peu de chance d'être recrutée (bien que qualifiée depuis deux ans) cette information a de quoi en démoraliser plus d'un. Je ne sais plus comment envisager mon avenir. Et je précise que, si je parle en mon nom, mon cas est malheureusement loin d'être isolé.
Cordialement, et merci pour votre site.

Valérie

Il est important de ne pas tomber dans la simplification : OUI, il n'y a pas de création de postes, MAIS SI il y aura des postes au concours cette année, les départs à la retraite étant encore remplacée (pour la plupart). Dans ma discipline (allemand), cela fait des années que c'est comme ça, et beaucoup de jeunes docteurs sont devenus Maîtres de conférences quand même! De plus, la campagne de recrutement de cette année se déroulera encore selon les modalités d'avant la LRU.
Je comprends l'indignation d'Olivier, mais axer la protestation ainsi cache un peu le VERITABLE problème des années à venir : la contractualisation. Ce qui attend les doctorants actuels, c'est un avenir de mercenaires de la recherche et de l'enseignement, ce qui n'est certainement pas un garant de qualité de l'université.
Donc : d'accord sur la mobilisation contre la LRU, mais attention aux résumés qui pourraient discréditer cette mobilisation.

Olivier Ertzscheid

Guillaume et Sabeth> "Où ai-je eu l'info ?" Je la tiens de personnes bien informées :-) Les directives reçues du ministère par les présidents d'université fin Juillet, ont cette année tardé à leur arriver. Quand elles furent là, il s'aperçurent que, via la procédure ministérielle habituelle, ils pouvaient déclarer des vacances de postes (départs en retraite), mais ne pouvaient demander aucune création de poste. Quand ils ont demandé pourquoi, on leur a répondu qu'il n'y aurait aucune création de poste à la rentrée et qu'ils devaient s'estimer heureux que l'on ne leur en supprime pas (comme dans le secondaire).

Olivier Ertzscheid

Valérie> Vous avez raison : il y aura de spostes au concours. Ce qui est en revanche totalement inédit c'est de voir la situation que vous décrivez pour l'allemand se généraliser à l'ensemble des disciplines universitaires. Cela ne s'était encore jamais vu.
Vous avez en revanche partiellement tort en indiquant que le recrutement se fera selon les modalités d'avant la LRU : les universités ayant choisi de devancer l'appel et d'entrer immédiatement dans le cadre de la loi LRU (il y en a quelques-unes, dont celle de Nantes), pourront, dès le mouvement de septembre, recruter des candidats selon les modalités fixées par la LRU.
Sur la mise en place de contrats de droit privé aux taux de rémunération fluctuants, vous avez parfaitement raison. C'est effectivement LE danger majeur qui guette l'enseignement supérieur.

Valérie

Merci de ces précisions; en effet, la situation est différente selon les facs - chez nous, les commissions de spécialistes ancienne manière fonctionneront encore en juin, pour la dernière fois.

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