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11 nov 2007

Commentaires

AlexM

Merci d'avoir attiré notre attention sur cet échange québécois acéré.

Sisyphe

Décidément, je constate que vous tenez à votre concept bidon d'«eugénisme documentaire» même si la plupart des commentaires sur le billet consacré à cette question n'abondent pas dans votre sens.
Avec ses connotations nazies, le concept est forgé pour exciter les foules contre le méchant Google. Vous voir ainsi emboîter la croisade jeannenienne me consterne. Je ne me serais pas attendu à ce qu'en 2007, un universitaire s'insurge contre le fait que Google permette maintenant de télécharger le pdf des livres numérisés sur son site. Et la raison que vous invoquez pourrait bien avoir été formulée par un bibliothécaire à visière issu d'une pièce de Courteline: «Les bibliothèques ont du souci à se faire concernant la fréquentation de leurs sites».
Mais où donc est le souci du lecteur dans tout cela ? Les bibliothèques sont-elles engagés dans une course au hit-parade du nombre de visiteurs ? En quoi sont-elles perdantes si je consulte tel ouvrage sur le site de Google plutôt que sur celui de la bibliothèque Gallica ?
Mme Bissonnette peut bien se moquer de M. Laflèche. N'empêche que ses arguments sont peu convaincants et ont des relents de chauvinisme démodé. Par endroits, on croirait entendre Harpagon assis sur sa cassette.
Qu'a donc fait Google qui lui mérite tant de hargne? N'est-il pas normal que le travail de numérisation effectué par Google soit réservé au site de Google? Rien n'empêche par contre la bibliothèque de numériser à son tour l'ouvrage en question et de l'offrir sur son site web. Par ces restrictions, Google veut s'assurer que son travail de numérisation ne profitera pas à Microsoft ou à Yahoo. Où est le mal ? Et seul un délire paranoïaque permet de penser que Google pourrait «s'approprier» le bien universel des livres ainsi numérisés. Son modèle d'affaire consiste précisément à rendre disponible au public le plus d'information possible.
Quant à Europeana, le résultat est minable et il faut être aveugle ou partial pour ne pas le reconnaître avec M. Laflèche. Avez-vous déjà essayé de trouver un mot dans un livre numérisé par Gallica en mode image (comme le sont 80% des titres)? Avez-vous patiemment parcouru les pages d'un livre en utilisant l'interface dite «chemin de fer» ? Savoureuse métaphore qui ramène la consultation à l'époque des machines à vapeur alors que le reste du monde se déplace en avion! Pour qui aime lire, l'interface de GoogleBooks est infiniment plus efficace, plus sophistiquée et plus agréable à manipuler.
Bref, cessez donc de diaboliser Google !

Olivier

Sysiphe> A vous lire, je ne pense pas pouvoir vous convaincre et je ne vais donc même pas essayer. Disons simplement que j'essaie non pas de diaboliser mais d'attirer l'attention sur un risque à mon avis réel de préemption par une firme commerciale d'un certain nombre de biens communs de l'humanité, au rang desquels les oeuvres numérisées. Je ne prétends (et je n'espère) pas avoir nécessairement raison, mais si lisez les contrats indiqués dans mon billet, vous verrez que le notion d'eugénisme documentaire n'est pas bidon, même si la formule me sert avant tout à grossir le trait pour les besoins de ma démonstration.
Cordialement
(et pourquoi cet anonymat ? On peut discuter de tout cela sans masque de carnaval non ?)

Jean-Marie Le Ray

"ceci (le numérique) ne tuera pas ceux-là (les livres)" ça m'avait échappé ça, excellent ;-)

J-M

Christian Vandendorpe

Je vais poursuivre l'intervention de mon alter ego Sisyphe (vous avez raison, Olivier, bas les masques!) en touchant un autre point de votre billet: la question du livre imprimé par rapport au numérique. Pour ma part, je crois que les éditeurs et libraires se leurrent s'ils pensent pouvoir maintenir leur position encore longtemps. Sans avoir en mains de chiffres précis, je dirais que la plupart des gens dans nos sociétés effectuent déjà sur écran la plus grande partie de leurs activités de lecture, probablement autour de 80%. Et ce chiffre pourrait bien être encore plus élevé dans la jeune génération.
Si le livre s'est maintenu malgré tout, c'est parce qu'on n'a pas encore mis au point une interface qui permette de recréer en format numérique toutes les «affordances» du codex, en y combinant les atouts spécifiques de l'ordinateur et du web -- et ceux-ci sont nombreux, comme vous le savez pertinemment.
Le Kindle lancé aujourd'hui par Amazon inaugure une nouvelle ère du ebook, parce qu'il est à base de papier électronique -- comme Iliad et Sony Reader --, mais avec en plus clavier, moteur de recherche, connectivité, etc.
Cette machine n'est pas en vente en dehors des États-Unis pour des raisons de «licensing» selon Amazon: et il est vrai que le système de droits d'auteur géré au cas par cas, pays par pays, constitue un obstacle majeur pour une entreprise qui veut vendre des livres numériques à tous les lecteurs de la planète, où qu'ils se trouvent. J'imagine que ce bon vieux système du droit d'auteur hérité de l'âge de Gutenberg doit conforter les esprits attachés au maintien du statu quo. Mais pour combien de temps encore ?

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Casssconn
"Mais quiconque affirme qu’il y a de l’argent à faire avec un stock d’ARTICLES SCIENTIFIQUES est soit un idiot, soit un menteur."
Lawrence Lessig. 12 Janvier 2013.
Le blog d'un maître de conférences en sciences de l'information.
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T.S. Eliot, in Choruses from The Rock (1934)

Where is the information we've lost in Google ?

Botte de foin


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